Les gens
La carte postale ancienne a ceci de magique qu'on ne finit jamais de découvrir dans ces bouts de carton de nouveaux sujets d'émerveillement. Je vous propose ici de découvrir les personnages, les "vrais gens" qui habitent depuis plus d'un siècle dans ces étranges demeures.



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Les autres gens


Dans cette galerie de portrait, le plus populaire auprès des enfants était bien sûr Ponpon (ou Pompon), le marchand de sucre d'orge. J. Garson en a publié une très jolie carte postale :

Le bon Ponpon, bienfaiteur des enfants, vendait ses précieuses sucrerie en chantant :

"V'la Ponpon et ses bonbons,
toujours frais et toujours bons,
à la vanille pour les filles,
au citron pour les garçons,
qui n'a pas son petit suçon ?
cinq centimes le bâton".

Voila ce qu'écrivait de lui M. Edgar Courtès, en 1982 dans le numéro 32 du bulletin de la Société historique et archéologique d'Arcachon et du pays de Buch (SHAAPB) sous le titre "Des Testerins comme on n'en voit plus":

Bos, dit Pompon "confiseur de son état, habitait place Gambette près du café Apollo. Petit, rondouillard , coiffé d'une casquette de marin et de blanc vêtu, il partait à pied de La Teste pour vendre ses bonbons et ses sucres d'orge sur la plage Il portait ses sucreries dans une caissette de verre rectangulaire. Deux courroies fixées aux quatre angles, étaient retenues par une sorte de collier en cuir dans lequel il passait la tête, ce qui lui permettait de maintenir à plat ,devant son ventre, ce petit éventaire
Ses sucres d'orge de forme plate, savoureux et pas chers, étaient appréciés par les enfants. Pompon adorait ces derniers. Pour ceux qui n'avaient pas d'argent, il organisait des concours : saut, course à pied, etc... le vainqueur, radieux, recevait un sucre d'orge. Si un tout petit, n'ayant pas pu participer au jeu, pleurait, Pompon lui donnait un sucre d'orge pour le consoler. Brave Pompon, quel coeur d'or ! Il est fini le temps où sur la plage d'Arcachon, on entendait Pompon annoncer sa venue en chantant : "Voilà Pompon et ses bonbons".

Il s'est vu aussi tirer le portrait par un peintre, Marie Chaumet-Sousselier, en 1896. Le tableau est aujourd'hui aux Archives municiples d'Arcachon.


Un extrait du tableau


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(Photo Aimé Nouailhas)

Les gens, même dans cette ville bénie, c'est aussi ceux que Bosq appelle ici "Les raccomodeurs réunis", comme pour s'en moquer, ces petites gens faisant de petits métiers qui ont fait le bonheur de nos éditeurs de cartes postales du début du 20ème siècle.

de la cpa

Lafont lui aussi a pris en photo ces gens miséreux qui venaient à Arcachon dans l'espoir de profiter des miettes du festin que les riches et les puissants s'offraient à longueur d'année dans ce paradis réservé:

 

De loin, ils font illusion ces étameurs; de près ils ne peuvent cacher leur misère:

A tous ces gens, qui ne devaient pas manger tous les jours à leur faim, les "restau du coeur" de l'époque offraient des bons de pain:

Pendant de temps-là sur la plage, les dames se font "belles" pour "prendre le soleil" devant la Salle des Ambassadeurs du Casino, à l'abri de leurs ombrelles, corsetées et habillées, décence oblige...
A peine née, Arcachon avait tenu à réglementer la tenue des baigneurs sur la plage: son premier maire Lamarque de Plaisance avait pris le 24 juillet 1857, l'arrêté suivant :

"Article Premier
II est défendu de se baigner sans être revêtu, à savoir : les hommes, d'un costume entier couvrant le corps depuis le cou jusqu'aux talons, ou d'un large pantalon et d'une chemisette ; les femmes d'une robe prenant également au cou et descendant jusqu'aux talons, ou bien d'une robe courte mais avec pantalon.
Les étoffes des costumes de bain, excepté celle de la chemisette, tolérée pour les hommes, devront être de couleur foncée...".

50 ans plus tard, cela n'a pas beaucoup changé.

Les mêmes en stéréo

Les choses étaient bien faites en ce temps là: après avoir "pris" le soleil, ces dames pouvaient aller au Casino d'été (ou Casino de la Plage) assister au spectacle donner en matinée, sous la direction de M. Dubousset, concessionnaire.
Comme dans toutes les villes de France, elles auront dû acquitter le "droit des pauvres", un impôt sur les spectacles inventé au XVIIe siècle pour venir en aide aux indigents. Il leur en aura coûté 5 % du prix de leurs billets, perçus par le Bureau de Bienfaisance de la ville.

30/11/09